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Photo : Alexey Dushutin / "Novaya Gazeta" Partie 1. Comment ça marche Du studio à la caméra À la mi-juillet, la police de Nijni Novgorod a reçu une plainte inhabituelle : une jeune fille a signalé que des cris et des gémissements avaient été entendus depuis un immeuble de bureaux à l'intersection de la rue Studenaya et de la rue Kholodny pendant une semaine. Le requérant, qui passait devant l'immeuble pour se rendre au travail, estima qu'une personne risquait d'y être torturée. La tenue qui est arrivée sur les lieux, cependant, a trouvé quelque chose de complètement différent dans le "bureau" - un studio de webcam. Le secteur de la webcam est une industrie émergente pour le corps de vente. Des services intimes peuvent désormais être obtenus sans quitter l'écran du moniteur. Le modèle diffuse sur des sites spécialisés pour adultes, où les téléspectateurs (membres) peuvent payer pour l'une ou l'autre de ses actions. Le modèle compile lui-même la liste des actions. L'intimité n'est pas la seule composante d'une webcam, bien qu'elle soit la plus populaire. Parfois, un membre a juste besoin de communiquer. Les représentants de l'industrie eux-mêmes soulignent qu'un modèle de webcam devrait être un interlocuteur intéressant, et leurs clients sont décrits comme des célibataires avec un bon revenu ou ceux qui ne veulent pas tromper les conjoints avec les travailleuses du sexe. Vous pouvez travailler comme modèle webcam à la maison ou en studio. Les propriétaires de studios, qui perçoivent de 30 à 70 % des revenus des mannequins, louent des appartements et des maisons entières pour des diffusions en ligne, s'occupent de relations publiques pour leurs employés et veillent à la sécurité : · tout d'abord, que le studio ne doit pas être « couvert » par les forces de sécurité ; · dans le second - sur l'anonymat des modèles: ils essaient de diffuser des filles et des gars russes sur des sites étrangers. Les plus grands studios - généralement situés à Moscou et à Saint-Pétersbourg - proposent des modèles « pension complète » : hébergement, repas et même déménagement depuis d'autres villes. Les emplois de modèle de cam peuvent être trouvés sur les plateformes de recherche d'emploi. Ils sont généralement appelés « modèle de service de streaming », « modèle / streamer » ou simplement « streamer ». Exigences : ouverture d'esprit, sociabilité, l'anglais est encouragé. Horaire libre et revenu élevé garanti. Ceux qui ont répondu se familiarisent avec les subtilités du travail déjà en pratique. Personne ne dira à l'avance que vous devrez travailler dans des services intimes. Il n'y a aucun moyen de garantir la sécurité dans cette industrie. En règle générale, le contrat conclu avec le modèle n'a pas de force juridique. Mais même de tels accords sont rarement conclus: selon les données de recherche du centre de crise pour femmes "Ingo" - seulement dans 24% des cas. De nombreuses filles, lors d'une conversation avec Novaya Gazeta, se sont plaintes que les employeurs les avaient trompées en ne payant pas de supplément, en leur infligeant une amende pour retard ou intensité de travail insuffisante. L'un des modèles a signalé des exigences sexuelles de la part de l'administrateur du studio. Vidéo de l'écran du modèle webcam. Une image de la séquence opérationnelle de la prise d'assaut du studio de webcam à Krasnoïarsk. Service de presse du ministère de l'Intérieur L'ascenseur dont tu ne peux pas sortir Malgré l'attitude ambiguë traditionnelle de la Russie envers les affaires intimes et les risques de tromperie, les webcams dans notre pays deviennent de plus en plus populaires. La pandémie, selon les organisateurs du studio, n'a contribué qu'à la croissance de l'industrie : pour eux non seulement des filles de 18 à 20 ans ont commencé à venir, mais aussi des personnes de 30 à 40 ans qui ont perdu leur emploi. La webcam est devenue une sorte d' ascenseur social en Russie et dans d'autres pays en développement : ici, vous pouvez gagner de l'argent sans avoir aucune éducation et compétences particulières. Dans les postes vacants sur des sites spécialisés, les modèles se voient immédiatement proposer un revenu de 100 000 roubles. Dans le même temps, la stabilité des revenus ne dépend pas de la situation économique du pays, puisque des téléspectateurs du monde entier se rassemblent pour regarder les modèles, et donc les payer. Maintenant , ce sont les modèles des pays de la CEI qui composent la majorité absolue à la webcam: selon la Agence russe WebcamCash, ils représentent 37% de l'offre totale du marché. A titre de comparaison, les pays d'Amérique latine représentent 18% des propositions, les États de la région Pacifique - 12% et les USA - seulement 6%. Dans le même temps, au moins un nouveau compte studio est enregistré sur WebcamCash chaque jour. "C'est-à-dire que chaque jour, un nouveau studio de webcam commence à recruter des modèles pour travailler sur des sites", explique l'agence. Accessoires de modèle de webcam. Une image de la séquence opérationnelle de la prise d'assaut du studio de webcam à Krasnoïarsk. Service de presse du ministère de l'Intérieur Maria K. (nom connu de la rédaction) s'est lancée dans le monde de la webcam parce qu'elle "voulait quitter ses parents". « Je ne comprenais pas vraiment ce qu'était une webcam », dit-elle. - Avant cela, je travaillais comme serveuse, le salaire laissait beaucoup à désirer et chaque quart de travail m'épuisait les nerfs. Je viens de Saint-Pétersbourg, et Saint-Pétersbourg s'appelle la capitale de la webcam. Une de mes connaissances a décidé d'ouvrir son propre studio et m'a invité à travailler. Maria a d'abord refusé, mais a ensuite décidé: "Pourquoi pas?" Dans le premier quart de travail, elle a gagné 5 000 roubles. - Plus de 100 000 sont sortis en un mois.En même temps, je me déshabillais à peine et sortais surtout en communication. Je travaillais tous les jours, je prenais les quarts du matin pour que mes parents n'aient pas de questions inutiles. A cette époque, je n'avais rien dans ma vie à part le travail. Après le premier salaire, je suis venu au centre commercial et j'ai finalement pu m'acheter tout ce que je voulais. C'était difficile à croire : est-ce vraiment possible ? Le travail a grandement affecté l'état émotionnel, dit-elle. - Il est compréhensible que les sites de webcam regorgent de personnes aux préférences sexuelles perverses. Il y a aussi des monstres purs et simples. Je communique avec une personne, et il m'écrit : « J'aime *** mes enfants. Cela pourrait me faire pleurer. Que dois-je faire avec ces informations ? Soudain, il viole vraiment quelqu'un... Je me sentais un peu différent, j'ai compris que j'étais engagé dans la prostitution virtuelle. Maria a essayé de trouver du soutien auprès de ses proches : elle a parlé de son travail à son amie. Mais non seulement elle ne l'a pas soutenu, mais l'a condamnée et a informé toutes les connaissances communes de l'occupation de Maria. Après cela, dit le mannequin, elle a eu un contrecoup : « Qui sont-ils ? Pourquoi devrais-je me trouver des excuses ou avoir honte ? » Et elle a plongé tête baissée dans les webcams. Il est interdit de fermer la diffusion - il s'agit d'une publicité sur l'ordinateur du studio webcam. Une image de la séquence opérationnelle de la prise d'assaut du studio de webcam à Krasnoïarsk. Service de presse du ministère de l'Intérieur Avec beaucoup d'argent, les tentations viennent, la drogue fait son apparition dans la vie de Maria : « J'ai appris ce que sont l'amphétamine et la méphédrone. Au cours des dernières semaines de travail en studio, mes revenus ont baissé, il m'est arrivé d'être renvoyé chez moi pour dormir. Et tout irait bien, mais l'un des administrateurs était un vrai ***. Soit vous le servez [sexuellement], soit vous obtenez des amendes pour tout. Après une autre amende pour être resté longtemps aux toilettes, je suis reparti avec un scandale. Je me suis dit : ça y est, je ne retournerai jamais à la webcam ». Mais quand l'argent s'est épuisé, la fille a décidé de se remettre au travail. Elle est donc partie et est revenue trois fois de plus devant la webcam. Une fois - même avec mon petit ami. Je n'ai pas cherché un autre emploi - nulle part une personne sans spécialisation ni expérience ne se verra offrir un revenu aussi élevé. Maintenant, Maria vit de l'argent de l'un de ses "membres": il lui donne environ 300 000 roubles par mois. Elle assure à nouveau qu'elle ne va plus travailler dans les studios. Détention au travail. Une image de la séquence opérationnelle de la prise d'assaut du studio de webcam à Krasnoïarsk. Service de presse du ministère de l'Intérieur Gennady Averyanov psychothérapeute, médecin-chef de la clinique du Dr Kurpatov Pourquoi est-il difficile de quitter la webcam ? - Dans ce cas, des mécanismes neurobiologiques généraux de renforcement comportemental sont à l'œuvre. Premièrement, le soi-disant "moteur d'économie d'énergie" - le cerveau choisit de manière évolutive des activités qui conservent l'énergie physique. Contrairement aux emplois conventionnels qui demandent beaucoup d'énergie et de temps, les webcams (généralement à la maison, devant un moniteur, dans un contexte sexuel) ne sont pas perçues comme un travail « dur ». La fonction d'une femme dans ce processus est complètement "passive". Le rapport coût énergétique global / récompense est très bon. Aucun travail de bureau ici ne peut résister à la concurrence. Deuxièmement, la récompense matérielle vient pour chaque client et généralement immédiatement. De tels systèmes de récompense sont toujours préférables pour le cerveau par rapport aux situations où vous devez attendre un mois de salaire. En outre, Averyanov souligne, les webcams donnent à l'employé un sentiment d'une grande autonomie : il n'y a pas besoin de « s'adapter » au patron, de s'adapter dans l'équipe. Gennady Averyanov - L'activité du modèle webcam repose sur un mécanisme profondément biologique des relations intersexes chez les primates grégaires : « le sexe en échange de ressources ». Dans le même temps, puisqu'il n'y a pas de vrai sexe, un tel accord est perçu par le cerveau comme extrêmement rentable. En fin de compte, ce travail ne nécessite aucune compétence particulière et évite à une femme le besoin assez désagréable d'être en compétition professionnelle avec d'autres personnes. Compte tenu de ces facteurs, le désir de « quitter les webcams » est davantage de nature déclarative et constitue simplement une réponse socialement acceptable. Le risque de désanonymisation est un facteur trop faible pour être contré par les autres. Briefing pour les administrateurs du studio webcam de Krasnoïarsk. Tiré d'un tir opérationnel Sous le toit" Le business de la webcam est dans la zone grise de la loi : il n'est pas directement interdit, mais il peut être qualifié de « production illégale de matériel pornographique » (article 242 du code pénal). Artyom Fakhrutdinov, le propriétaire du studio de Nijni Novgorod où la police est venue, a déclaré à Novaya Gazeta qu'il était passé par deux affaires pénales. C'est vrai, pas à cause de l'affaire de juillet. « À Nijni Novgorod, après le tollé, l'affaire a été transférée au département du ministère de l'Intérieur pour l'exécution de la législation administrative », dit-il. - Mon avocat et moi sommes venus nous-mêmes, avons donné des explications. Quelques jours plus tard, la police est de nouveau venue au studio et a pris des photos des lieux. J'ai eu l'impression qu'ils pensaient qu'il y avait un massage [intime] là-bas. Le concept de "webcam" ne leur est pas très familier. Je pense que les conséquences juridiques pour nous ne sont pas encore venues. Peut-être que le matériel a été transféré quelque part - je ne sais pas. Fakhrutdinov dit que lui et d'autres représentants de l'industrie étudient depuis longtemps la question de la légalisation des affaires, mais ils doutent que cela soit possible en principe. Alors que les forces de sécurité sont déterminées par rapport à la webcam. · En septembre de l'année dernière, des agents du ministère de l'Intérieur et de la commission d'enquête ont mené plus de 50 perquisitions à Cherepovets et arrêté 70 personnes. Trois organisateurs de studio ont été placés en centre de détention provisoire, une procédure pénale a été ouverte à leur encontre au titre des articles « Production illégale de matériel pornographique » (article 242 du Code pénal) et « Utilisation d'un mineur pour la production de matériel pornographique » (Article 242.2 du Code pénal) - l'un des modèles avait 17 ans. · Le 1er mars, on a appris que la police du territoire de Krasnoïarsk avait arrêté huit personnes qui organisaient des studios dans lesquels travaillaient 28 mannequins. Outre l'article 242 « pornographique » du code pénal, les détenus étaient inculpés d'« organisation d'une communauté criminelle » (article 210 du code pénal). · En avril, la SOBR a « couvert » cinq studios à Saint-Pétersbourg, détenant onze administrateurs. L'affaire a également été ouverte en vertu de l'article 242 du Code pénal. Novaya Gazeta a réussi à découvrir les détails des perquisitions à Saint-Pétersbourg. Ils se sont avérés extrêmement curieux. Tout d'abord, l'enquête a décidé d'envoyer un seul des 11 détenus au centre de détention provisoire. Et il s'est avéré que ce n'était pas l'organisateur de 32 ans et le principal bénéficiaire des studios, Mikhail Popov, mais le responsable de la sécurité - l'ancien employé de la sécurité privée du ministère de l'Intérieur Igor Kotov. Mikhail Popov, l'organisateur d'un réseau de studios de webcams, a échappé à la peine après avoir été arrêté. Photo : réseaux sociaux Dans la webcam, en général, il y a une situation où certains responsables de la sécurité en affrontent d'autres : en janvier et août de cette année, les administrateurs de deux studios ont donné des interviews anonymes aux publications Business Online et TJ, dans lesquelles ils ont déclaré que tout grand studio a un "toit", qui, en règle générale, est fourni par les forces de l'ordre, et les rafles dans l'industrie se produisent à l'initiative des concurrents: "Les studios dressent les uns contre les autres leurs agents de sécurité familiers." Les détenus de Saint-Pétersbourg pendant six mois ont été développés par des employés de deux divisions du ministère de l'Intérieur: le département "K" (spécialisé dans les crimes dans le domaine de la sécurité de l'information) et le département des enquêtes criminelles. La prise d'assaut du studio de Saint-Pétersbourg par SOBR. Tir opérationnel La punition pour avoir participé au business de la webcam est sévère. Sanction maximale · article 242 du Code pénal - six ans de prison, · article 242.2 du Code Pénal - 15 ans, · Article 210 du Code pénal - 20 ans. On ne sait pas combien de cas ont été initiés en Russie sur le fait d'organiser le travail des studios de webcam. Le centre de presse du ministère russe de l'Intérieur a déclaré à Novaya Gazeta qu'ils n'avaient pas de statistiques. Le comité d'enquête n'a pas répondu à une demande similaire. Malgré les risques, l'absence de statut juridique profite en partie aux représentants de l'industrie de la webcam. Pas de légalisation - pas de taxes. Et l'argent dans ce domaine tourne de manière impressionnante. Ainsi, à Krasnoïarsk, les organisateurs détenus des studios, selon la police, gagnaient 5 millions de roubles par mois. Modèles - 500 000 roubles chacun. À Saint-Pétersbourg, selon la commission d'enquête, les organisateurs des studios ont pu gagner 202 millions de roubles (selon Novaya Gazeta, il s'agit de revenus pour 2 ans et 4 mois de travail). Le bénéfice net mensuel d'un studio, selon les publicités pour la vente d'une entreprise de webcams prêtes à l'emploi, commence entre 150 000 et 200 000 roubles par mois (avec 3 à 5 modèles et 3 à 4 salles pour le streaming). Les gains augmentent avec le nombre de modèles, leur popularité et le nombre de locaux occupés. Les studios avec plusieurs dizaines de modèles peuvent générer 5 à 7 millions de roubles. bénéfices mensuels. Les participants au marché russe de la webcam ont du mal à nommer son volume total, mais il est clair que nous parlons de milliards de roubles. Le créateur des services de streaming LivaJasmin et Streamate Lazlo Chero a déclaré en 2016 que leur rentabilité était de 5 milliards de dollars par an. Le fondateur de Cams, Harry Warwijk, a rapporté en 2020 que son site Web avait un bénéfice de 10 milliards de dollars. Encore une détention. Une image de la séquence opérationnelle de la prise d'assaut du studio de webcam à Krasnoïarsk. Service de presse du ministère de l'Intérieur Partie 2. Les honnêtes gens A l'intérieur de l'atelier En collectant des informations sur le secteur des webcams, nous avons discuté avec une douzaine de modèles et de propriétaires de studios. En règle générale, leurs histoires se ressemblaient: les filles voulaient gagner de l'argent rapidement et les propriétaires se sont avérés être des gars ordinaires qui ont saisi la tendance à temps. Mais l'histoire de l'un des modèles, Christina (le nom a été changé), nous a conduits à des participants au marché inhabituels avec des relations à des échelons élevés du pouvoir. Pour Christina, le travail sur la webcam a commencé avec la décision de déménager à Moscou. La jeune fille prévoyait de gagner un capital de départ pour "conquérir la capitale" dans l'un des studios, où on lui avait promis le gîte et le couvert gratuits. « Le studio m'a appelé un taxi pour l'aéroport », se souvient Christina. - Nous avons conduit très longtemps à travers une forêt et sommes arrivés à un village de chalets. L'entrée sur le territoire s'est effectuée par un poste de contrôle avec une barrière, le numéro de voiture a été donné aux gardes à l'avance. La maison s'est avérée tout simplement magnifique : une immense piscine, un bar, un cinéma, une cuisine commune et même un jacuzzi au deuxième étage. "Nous avons conduit très longtemps à travers une forêt et sommes arrivés à un village de chalets ...". Une image d'une interview vidéo de l'ancien modèle de webcam à Novaya Gazeta La jeune fille a été accueillie par le directeur du studio, qui s'est présenté comme Anton Morozov. - Personne ne m'a pressé d'aller travailler. J'ai passé toute la journée dans le jacuzzi, nous avons discuté de l'horaire avec le propriétaire et avons convenu que je travaillerais sept jours par semaine. Le soir du même jour, la jeune fille se sentait mal : « J'ai dit que je me sentais très mal. Ils n'allaient pas m'appeler une ambulance, ils ont payé un taxi pour l'hôpital ». Les premières offres d'emploi pour le studio MagicMike sont apparues sur Internet en 2017, et à en juger par le fait que les modèles se sont immédiatement vu proposer un emploi avec hébergement gratuit dans une pièce séparée entièrement équipée et repas, cette "startup" n'a eu aucun problème d'argent. Les mannequins se sont également vu offrir tout l'attirail et la formation nécessaires, et le « meilleur du mois » a été promis à des cadeaux coûteux pour la motivation. Le studio, selon Novaya, utilisait trois pièces dans lesquelles travaillaient les modèles. Au moins deux d'entre eux sont des maisons privées dans des colonies de chalets. Travailler dans des appartements et des locaux "bureaux" où il y a d'autres locataires est économiquement avantageux en raison de loyers moins chers par rapport à une maison privée, mais, comme dans le cas de Nijni Novgorod, cette option est risquée : le studio peut être contesté, ce qui est au mieux entraînera la perte des locaux et des pertes. Les studios dans les villages privés sont dépourvus de ces inconvénients - des personnes au hasard n'entreront pas dans un territoire privé avec sécurité et leur propre infrastructure. Accessoires de studio de webcam. Un cadre de tournage opérationnel du ministère de l'Intérieur Accessoires de studio de webcam. Un cadre de tournage opérationnel du ministère de l'Intérieur Selon Novaya Gazeta, les deux maisons dans lesquelles travaillaient les studios MagilkMike étaient situées dans la région de Moscou, et l'une d'entre elles aurait appartenu à des personnes du Caucase du Nord, ce qui nous a semblé peu probable en raison de revendications éthiques envers le commerce de la webcam et, pour c'est un euphémisme, attitude conservatrice pour mettre en valeur le corps féminin dans ces régions. La deuxième maison, que le modèle nous a décrite, a pu établir - il s'agit d'un manoir de trois étages dans le village de chalets d'élite "Aurora" dans le district de Mytishchi de la région de Moscou. Le promoteur le décrit comme "un lieu de vie et de loisirs unique, à 17 kilomètres de la rocade de Moscou" sur les rives du canal de Moscou. La maison la moins chère ici coûte 14 millions de roubles, la plus chère - 317 millions. Le village possède son propre yacht club, fitness, hôtel et même une église. Le studio était situé dans un immeuble de trois étages qui, selon Rosreestr, appartient à l'ex-assistant du ministre de la Santé de la Russie Ilya Shilkrot. L'ancien fonctionnaire a déclaré qu'une maison et un terrain d'une superficie similaire appartenaient à la fonction publique, ainsi que d'autres biens immobiliers et terrains. Un chalet dans la colonie Aurora identifié par Novaya Gazeta. Photo : Vladimir Prokushev / Novaya Gazeta L'atelier de Schrödinger Ilya Shilkrot a répondu volontiers à la demande de la rédaction. - Pour être honnête, je ne connais rien au business des webcams. Des gens très honnêtes habitent le chalet depuis deux ans maintenant. Ils ne feraient pas cela », a-t-il déclaré, suggérant que nos informations étaient inexactes ou que le studio fonctionnait sous les locataires précédents. Shilkrot a proposé d'aller à nouveau à l'"Aurora", d'entrer dans la maison, de s'assurer qu'il n'y a pas de studio de webcam là-bas, et a donné un contact à un certain Kirill, qui était censé montrer le chalet. Cyril, un homme de grande taille avec une épaisse barbe noire, est arrivé un peu en retard pour le rendez-vous. - Entrez, - il a ouvert la porte. - Regarde, prends des photos de tout ce dont tu as besoin. La maison de "Aurora" est décorée avec goût. Beaucoup de bois, de larges escaliers, des fenêtres panoramiques, un gym et des chambres avec lits superposés au deuxième étage. - Est-ce que tous les chalets sont différents dans ce village ? - voir avec Kirill. - Absolument. Tous sont construits selon des projets individuels. - Déjà en train de dire au revoir, il dit qu'il vit dans un chalet avec une fille depuis deux ans. "Ce qu'on vous a dit sur le studio webcam n'est bien sûr pas vrai", assure-t-il. - Je pense que c'était les ex-amis de ma copine qui pouvaient raconter une histoire. Ils l'envient. Mais nous sommes des gens honnêtes, j'ai ma propre entreprise, je n'ai pas besoin de faire quelque chose comme ça. La même maison dans le village d'Aurora. Photo : Vladimir Prokushev / Novaya Gazeta La même maison dans le village d'Aurora. Photo : Vladimir Prokushev / Novaya Gazeta Comme "Novaya" l'a découvert, le studio était situé dans cette maison et a fonctionné au moins dès mars de cette année. Ceci est confirmé par les intérieurs de la maison, qui, selon les observations du correspondant, coïncident avec les intérieurs sur les vidéos personnelles des modèles [à la disposition des éditeurs], datées de mars de cette année. Le même mois, Avito vendait une webcam professionnelle, puisqu'elle a été remplacée par un ordinateur iMac. La maison à l'extérieur de la fenêtre sur la photo de l'annonce correspond également à la maison voisine du manoir, et le numéro de téléphone de la personne qui a publié l'annonce correspond à celui du locataire actuel. Donc, apparemment, des gens honnêtes ont induit le propriétaire de la maison en erreur. Des proches de haut rang Après s'être rencontré à l'Aurora, Kirill a repris contact de manière inattendue. Il proposa de se revoir au village. À ce moment-là, il était déjà clair que le studio était bien situé dans ce chalet, et nous avons demandé de déplacer la réunion en territoire neutre. Nous avons convenu de parler dans l'un des centres commerciaux. En arrivant, Kirill nous a demandé de monter dans sa Mercedes : « Il y a trop d'oreilles dans le centre commercial, explique-t-il. Après avoir fermé les portes de la voiture, il a demandé à nous raconter une fois de plus ce qui a causé notre intérêt pour l'industrie de la webcam. Et après avoir reçu la réponse, il a annoncé de manière inattendue qu'il travaillait dans le domaine de la webcam depuis cinq ans. - MagicMike sont mes studios. J'étais le réalisateur. Et je voudrais convenir que vous ne creusez pas plus loin. Maintenant, je travaille dans le domaine de la publicité. J'ai fermé le site de MagicMike et le studio. Je suis prêt à vous offrir de l'argent. Il y a trop en jeu. Kirill a expliqué son désir d'arrêter l'enquête par le fait qu'il a des parents de haut rang et qu'il ne peut pas « diffamer son nom ». Selon Kirill, il n'a divulgué son nom ni à des modèles ni à des partenaires, se présentant généralement comme Anton Morozov. L'homme a assuré qu'il avait déjà quitté le secteur des webcams depuis un an et, dans une conversation, il a mentionné que l'une des maisons où se trouvait le studio était en fait louée à des Tchétchènes, mais lorsqu'ils sont arrivés, il a retiré le matériel. Enfin, il a de nouveau dit qu'il était prêt à payer n'importe quel montant, tant que MagicMike et son nom n'étaient mentionnés nulle part. Nous avons réfléchi à l'opportunité d'anonymiser Kirill jusqu'à ce que nous comparions les faits et comprenions qu'il mentait. · Kirill a déclaré qu'il avait quitté le secteur des webcams et fermé les studios début 2020. Cependant, Christina a déclaré qu'elle était à l'Aurora ce printemps. De plus, elle a fourni une vidéo avec la date. · Lorsqu'on lui a demandé comment il pouvait expliquer cet écart, Kirill a répondu : « Oui, c'est vrai, au printemps, il y avait deux filles - Sasha et Alina. Ce sont nos amis. Ils avaient besoin de gagner de l'argent supplémentaire, et nous les avons laissés entrer littéralement pendant deux ou trois mois. » Cependant, le vrai nom de Christina n'est pas Sasha ou Alina. · Mais même si Christina s'appelait ainsi, cela n'aurait pas changé la situation. Kirill a également menti sur autre chose : il a dit qu'il avait fermé le site MagicMike, mais que le site fonctionnait toujours au moment de la préparation du matériel. De plus, à l'automne, l'un des employés de «Novaya», dans le cadre de l'enquête, a écrit à l'administrateur du studio pour lui demander de l'embaucher. Et l'administrateur a répondu en demandant d'envoyer des photos et d'indiquer l'âge. LIRE AUSSI Nous disons OnlyFans - nous voulons dire porno En tant qu'entreprise la plus prospère de l'ère de la pandémie, elle a presque fermé, et qu'est-ce qu'Odessa a à voir avec cela ? Vol à Singapour Comme "Novaya" l'a découvert, le vrai nom du locataire de la maison est Kirill Varichenko. Il est citoyen du Kazakhstan et vit à Moscou depuis environ 2015. On ne sait pas ce qu'il faisait avant l'affaire de la webcam, mais en octobre 2013, la police de Singapour a arrêté un Kazakhstanais arrivé d'Allemagne soupçonné d'avoir volé une femme dans la rue - le criminel a menacé avec un pistolet jouet et a pris son portefeuille. La police a ensuite appelé le nom de l'agresseur, il s'est avéré qu'il s'agissait de Kirill Varichenko, 21 ans. En juin 2014, il a été condamné à 15 mois de prison. La police de Singapour a publié une photo de l'agresseur, la personne dessus est très similaire à Kirill, qui nous a montré la maison de l'Aurora. Une personne qui ressemble beaucoup à Kirill Varichenko. Photo de la police de Singapour En 2016, Varichenko a enregistré la société Stefania à Moscou, il ressort du registre des personnes morales. Au nom de cette société, des contrats ont été conclus avec les modèles de webcam du studio MagicMike, mais en fait, la société n'existait que sur papier - la personne morale était enregistrée dans la région de Moscou de Novokosino à l'adresse d'enregistrement de masse et la société n'a pas soumettre des rapports. Début 2019, le modèle m a tenté de récupérer le salaire et le préjudice moral de Stéphanie en tant qu'entité juridique du studio de webcam. Le procès indiquait que le contrat avec le modèle établissait un horaire de travail - cinq jours par semaine, mais en fait elle travaillait six jours sur sept... De plus, une commission de 50 % du montant gagné sur les streams était précisée dans le document. En conséquence, le tribunal a refusé de satisfaire cette demande, car il a décidé que le demandeur n'avait pas prouvé les arriérés de salaire. Frères Le propriétaire de MagicMike est en effet lié à un haut fonctionnaire. Kirill Varichenko est le frère de l'assistant du chef de la Tchétchénie, Ramzan Kadyrov, Philip Varichenko. Tous deux sont nés le même jour - en avril 1992. Philip a été nommé au poste d'assistant de Ramzan Kadyrov en 2016, après avoir remporté le talk-show "Team", au cours duquel le chef de la Tchétchénie a élu le chef de l'Agence pour le développement stratégique de la République. Les concurrents ont participé au tir à l'arc, à la cueillette de pommes et à des visites guidées de Grozny pour Evgeni Plushenko et Yana Rudkovskaya. Pour l'avenir, il faut dire que l'Agence pour le développement stratégique de la République tchétchène n'est pas du tout apparue. Il n'a pas été dit exactement où Varichenko travaillait avant la Tchétchénie, mais en 2014, son homonyme a été mentionné en tant que responsable d'événements de la société de marketing TEMA Technologie Marketing AG d'Aix-la-Chapelle, en Allemagne. Varichenko n'a pas répondu aux questions de Novaya Gazeta publiées sur les réseaux sociaux, notamment s'il était au courant des affaires de son frère. À Aix-la-Chapelle, en Allemagne, où Philip Varichenko aurait travaillé, il existe une autre société du même nom que l'entité juridique du studio de webcam - Stefania Gmbh avec un capital social de 25 000 euros. Son fondateur est Igor Varichenko. Les frères Varichenko ont un patronyme - Igorevichi. Selon les documents, la société allemande faisait le commerce de chaussures. L'homonyme d'Igor Varichenko possédait également la chaîne de magasins de chaussures Stefania dans la capitale du Kazakhstan. Le site Web du studio MagicMike, qui aurait fermé l'année dernière, et a déclaré en novembre de cette année : « Les meilleurs studios de webcam en Russie invitent des jeunes filles énergiques à faire un pas dans l'univers du flirt, de l'argent et des émotions vives, pour accomplir tout leurs envies dès les premiers mois de travail". Kirill Varichenko n'a supprimé le site qu'après avoir discuté avec des journalistes. Article en russe traduit en français

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